1.2 Qui sommes-nous ?
1.2.3 Une méthode qui s'inscrit dans un triptyque - proposition, négociation, action
La FGAF croît au besoin fondamental d’un syndicalisme d'adaptation, de transformation et de progrès social, pour contribuer à l’édification d’une société plus libre, plus juste et plus solidaire.
Un syndicalisme de proposition, qui exige d’être d’autant plus constructif qu’il se doit d’être critique et sans complaisance, un syndicalisme de négociation et si besoin d’action, pour lequel le progrès social et le partage équitable des fruits du progrès doivent aller de pair avec un développement durable.
La FGAF constate en effet que chaque fois que les services publics ont été "sacrifiés" sur l’autel de la rigueur budgétaire, cela a toujours eu pour effet d’aggraver les inégalités et d’affaiblir durablement la solidarité entre les citoyens.
Elle réaffirme sa conviction que les services publics sont le « dernier rempart » des plus vulnérables, quand le marché les a abandonnés, et que les administrations publiques sont les garantes de la paix civile, de la prospérité économique et de la cohésion sociale.
C’est cette conjugaison de la cohésion sociale et de la justice sociale qui caractérise l’idéal de solidarité collective qui nourrit le projet syndical de la FGAF.
Nous voulons par conséquent faire évoluer nos métiers, ou nos statuts particuliers, afin de conserver à l'action publique toute son efficacité, malgré les évolutions sociétales et les contraintes budgétaires ou environnementales qui se font jour.
Notre priorité est donc de proposer des adaptations, voire des évolutions, de les négocier et d'obtenir si nécessaire des avancées pour les personnels.
Aussi, nous ne voulons pas de "l’action pour l’action", lorsqu'il s'agit d'une simple gesticulation syndicale visant à montrer que l'on existe, mais sans réelle volonté d'aboutir.
Le syndicalisme n’est transformateur et source de progrès social que s’il est efficace et responsable : c’est-à-dire si son action débouche sur des résultats tangibles.
Cette démarche implique que le mouvement syndical se donne les moyens réels de faire aboutir ses revendications et elle a nécessairement une traduction concrète en terme de méthode.
- Cette méthode suppose tout d'abord la détermination et le choix des priorités revendicatives, détermination et choix qui doivent être uniquement celui du mouvement syndical, effectués en interne, en toute connaissance et en toute indépendance, sans subordination d'aucune sorte à un ou des groupes de pression extérieurs.
C'est pourquoi ce choix ne saurait être celui d'un syndicalisme d’accompagnement des projets gouvernementaux, ou de la politique d'un pouvoir économique dominant, souvent réducteur des intérêts et des aspirations des fonctionnaires. - Cette méthode repose ensuite sur la volonté de faire progresser les choses, par étapes successives si besoin, surtout lorsque le coût des revendications rend cette approche nécessaire ; chaque nouvelle avancée devant alors se traduire par la rédaction d'un compromis acceptable, obtenu par le dialogue et la négociation quand cela est possible, ou par le rapport de force lorsque cela s'avère malheureusement nécessaire.
Les accords passés par la FGAF depuis 40 ans dans de nombreux domaines, illustrent parfaitement la politique contractuelle menée par la Fédération Générale Autonome des Fonctionnaires tout au long de son existence.
Les accords statutaires pour la Fonction publique
avec notamment la signature des deux plus grandes avancées, en terme de carrières et de rémunérations, pour les personnels de la Fonction publique :
- Constat Oudinot en juin 1968 (le pendant des accords de Grenelle du secteur privé) signé par les 7 organisations représentatives à cette date,
- Protocole Durafour en février 1990, signé par 5 organisations (hors CGT et FO) qui a permis aux rémunérations des fonctionnaires de rattraper les retards accumulés, depuis 1983, sur le secteur privé (suite à l'abandon du "niveau" pour la "masse" dans les négociations salariales FP),
Les accords salariaux
avec la signature, entre 1970 et 1995, des 17 "relevés de conclusions" adoptés à l’occasion des négociations salariales annuelles (jusqu’en 1985) ou pluriannuelles (après 85) : les années 77, 84, 86, 87, 90 et 93 n’ayant pas étaient couvertes par un accord.
La FGAF est avec la FEN la seule organisation à avoir signé tous les accords, la CFTC en ayant signés 16, FO 14, la CFDT 7, la CGC 5 et la CGT 2.
Les accords statutaires limités à une fonction publique
avec les accords-cadres sur la formation continue, signés en 1989 et en 1992 pour la fonction publique de l’Etat (FPE), et en 1990 pour la Fonction Publique Territoriale ; ou l’accord sur l’hygiène, la sécurité du travail et la médecine de prévention dans la FPE en 1994.
Les accords statutaires catégoriels
avec les accords-cadres sur la formation continue, signés en 1989 et en 1992 pour la fonction publique de l’Etat (FPE), et en 1990 pour la Fonction Publique Territoriale ; ou l’accord sur l’hygiène, la sécurité du travail et la médecine de prévention dans la FPE en 1994.
- des Ingénieurs d’études et de fabrication des Armées en 1997 et la demande d’un nouvel arbitrage de Matignon, afin d’en faire un véritable corps d’ingénieurs type TPE (plutôt qu’un A type administratif) en échelonnant leur réforme sur cinq ans (le terme fixé en 2003) ;
- des Inspecteurs du travail en 1999, afin de les repositionner en A supérieur, après la revalorisation des inspecteurs de la formation professionnelle ;
- des Officiers de la Police nationale en 2001 (avec leur Ministre, Daniel Vaillant, dans le cadre d’un rattrapage du protocole Durafour) puis en 2004 (avec leur nouveau Ministre, Nicolas Sarkozy) afin de repositionner ce corps en tant que corps de commandement de la Police nationale et d’entamer la déflation de ses effectifs de 18 000 à 9 000, dans le cadre d’une programmation devant se terminer en 2012.
Il en a été de même pour les commissions ou les groupes de travail auxquels participèrent les représentants de la FGAF.
On retiendra plus particulièrement les commissions qui, dans le prolongement du Constat Oudinot, ont préparé le reclassement des catégories D et C en 1969, puis la réforme de la catégorie B, ou l’instruction du Premier ministre du 14 septembre 1970 relative à l’exercice des droits syndicaux, ou encore le plan de réduction progressive de la durée du travail.
Il faudra attendre ensuite les années 80 (mais avec plus de 100 textes législatifs ou réglementaires examinés entre 1982 et la fin de 1989) et notamment les commissions relatives aux droits syndicaux ou aux instances paritaires, qui aboutiront aux fameux décrets du 28 mai 1982 pour la FPE (leurs pendants pour la FPT entre 84 et 85, et 88 à 91 pour la FP Hospitalière) ou encore celles se rapportant aux quatre lois statutaires de la fonction publique de 1983 (Titre I), 1984 (Titres II & III) et 1986 (Titre IV).
Enfin, il convient de ne pas oublier la commission de suivi du Protocole Durafour de 1990 à 1997, qui entama une refonte complète et une normalisation des grilles indiciaires des différentes filières, dans toutes les catégories (A, B, C et D) et la diminution du nombre des statuts particuliers à l'Etat.
Les autres conceptions du syndicalisme ne nous semble pas compatibles avec cette démarche.
Si les circonstances peuvent conduire les organisations réformistes à engager des actions unitaires avec les tenants d'un syndicalisme à finalité contestataire, cette unité dans l’action, qui est le fruit des circonstances, ne saurait être que ponctuelle et n’a pas vocation à déboucher sur une unité structurelle.
En mélangeant les genres, on s’interdirait toute cohérence et cohésion, et l’on prendrait le risque d’aboutir à devoir gérer une crise interne permanente, voire à lutter pour empêcher la paralysie de l’organisation, comme on a pu le voir ici ou là.