1.2 Qui sommes-nous ?
1.2.1 Fédération de la Fonction Publique depuis 60 ans
Refusant, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la main-mise du parti communiste sur la Confédération Générale des Travailleurs (CGT), un grand nombre d’organisations firent le choix de la scission (création de la CGT-FO) ou celui de l’autonomie (création de la FEN, de la FGAF,...).
L'après-guerre :
La Libération en 1944 marqua la renaissance des organisations syndicales, entrées en clandestinité pour survivre, après la signature de l’armistice le 22 juin 1940 et leur dissolution ordonnée par le régime de Vichy. Mais le contexte syndicalo-politique avait changé.
- Au plan syndical, la CGT (organisation de loin la plus importante chez les fonctionnaires) vit les militants de sensibilité communiste, exclus en 1939 (après la signature du pacte germano-soviétique) regagner la maison mère (suite à l'accord du Perreux, conclu en 1943) et être à présent majoritaires : ce qui concourait à raviver les tensions internes à la confédération.
- Au plan politique, la dégradation des relations entre les Etats-Unis d'Amérique et l’Union soviétique, envenima les relations internationales ; tandis que la détérioration des relations entre la SFIO et le PC vint compliquer la politique intérieure française. Et ce contexte politique ranima les vieilles querelles idéologiques : ce qui contribua à perturber la vie de très nombreuses organisations syndicales.
Après le congrès de la CGT en avril 1946, qui vit les "communistes" prendre le contrôle de la confédération, le paroxysme fut atteint à l'automne 1947 et aboutit à la scission de la CGT : les minoritaires, souvent proches de la SFIO quittèrent la CGT pour créer la CGT-FO, tandis que d’autres, refusant de choisir, ou souhaitant préserver leur unité, se réfugièrent dans l’autonomie.
C'est cette voie qui fut choisie en 1947-1948 par les syndicats de l’Éducation nationale, regroupés dans la Fédération de l’Éducation Nationale (FEN), par certains syndicats de policiers, ainsi que par des organisations de la Défense, de l'Agriculture, des Postes et Télécommunications, des Préfectures, des Finances, des Douanes...
La naissance de la FGAF :
Le 23 juin 1949, un certain nombre d'organisations (de la Défense, des Préfectures, des Douanes, des Finances, des Eaux et Forêts, des Services communaux de Santé) décidèrent de se regrouper, afin de créer la Fédération Générale Autonome des Fonctionnaires (FGAF).
Rejetant alors toute aide matérielle et financière proposée par une ambassade d'Outre-Atlantique, la FGAF a ancré son engagement syndical dans la voie de l’indépendance réelle du syndicalisme face à tous les pouvoirs (politiques, économiques, administratifs, philosophiques, religieux, ...) quoi qu'il pût lui en coûter ; car cette indépendance constitue pour elle une valeur majeure et incontournable de l'action syndicale : elle est la garantie d’être toujours en capacité de critiquer, de proposer, de négocier, de contractualiser ou d’agir.
Autonome, la FGAF s’est cependant toujours inscrite dans la perspective d’une recomposition syndicale et fut à l’origine, ou partie prenante, d’un certain nombre d’initiatives en ce sens.
- En 1953, elle participa, le 12 novembre, à la création de la Confédération Autonome du Travail (CAT), mais s'en retirera au début des années 70.
- En 1957, elle suivra la FEN dans sa démarche Pour Un Mouvement Syndical Uni et Démocratique (PUMSUD). Cette tentative s'avérera infructueuse.
- En 1981, elle participa à la création du Groupe des Dix, et le quittera quelques années plus tard, faute d’une évolution de la structure.
- En 1983, elle accueillait les policiers, regroupés dans la Fédération Autonome des Syndicats de Police (FASP) ainsi que des syndicats de la Justice, et obtenait un siège au Conseil supérieur de la Fonction Publique de l’État.
- En 1985, ce fut au tour des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers d'adhérer à la FGAF, par le biais de la Fédération Nationale Autonome de la Fonction Publique Territoriale et des Services de Santé (FNAFPTSS).
- En 1991, la FGAF était présente dans les Conseils supérieurs des trois fonctions publiques, et au Conseil supérieur du Travail Social.
- En 1992, elle signa avec la FEN, la FMC, la FGSOA et la FAT un appel à l'unité syndicale.
- En 1993, elle participa avec ces quatre organisations à la création, le 12 février, de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA), qui regroupait alors près de 350 000 adhérents et qui était la première organisation de la fonction publique de l’État et la quatrième sur les trois fonctions publiques.
La FGAF aujourd'hui
Ce premier grand regroupement syndical depuis 1947, n'allait pas tarder à montrer ses limites et à se fissurer.
L'intérêt suscité par l'Union, l’afflux des demandes d'adhésion et les remarques formulées par l'administration sur la prise de décision en interne, avec la règle de l'unanimité, imposèrent une révision rapide des Statuts de l'UNSA. Exit “l'unanimité", qui avait tempéré les ardeurs des organisations membres et accru la cohésion de l'Union, et qui laissa la place à "la majorité". Fini donc la recherche du consensus ! Et la volonté hégémonique de certains se fit jour... Mais cela passait par la réduction de l'influence de la FGAF.
Tout commença donc avec le départ de la FASP (orchestré par un "politique" de Solférino) et son adhésion directe à l'UNSA. Un an plus tard, ce fut les fédérations de l'Agriculture, des Affaires sociales et de la Justice qui firent de même. Puis, le 11 octobre 2005, l'UNSA encouragea la création de l'UNSA-Territoriaux, fédération qui venait concurrencer directement notre organisation, la FA-FPT.
Enfin, le 1er décembre, le Secrétaire général de la FGAF (mais aussi Président de la FA-FPT) était relevé de ses fonctions de Secrétaire général adjoint de l'UNSA-Fonctionnaires.
Le 2 mars 2006, la FGAF faisait à nouveau le choix d’un retour vers l‘autonomie, en n’acceptant pas les orientations trop politiques clairement affichées par l’UNSA et en refusant le système confédéral vers lequel se dirigeait l’Union.
Elle décida à une forte majorité (plus de 90% des mandats exprimés, lors de son Congrès fédéral extraordinaire à Bagnolet) de se désaffilier de l’UNSA, organisation qu’elle avait largement contribué à construire en 1993.
Depuis, la FGAF a été rejointe par un certain nombre d'organisations autonomes et recueillait plus de 105 000 voix aux élections professionnelles, organisées dans les 3 fonctions publiques, au 31 décembre 2010.
La FGAF est présente :
- au sein des administrations de l’Etat et dans ses établissements publics (Intérieur, Police et Collectivités locales, Environnement, Education nationale, Enseignement supérieur et recherche, Economie, Finances et Emploi, Agriculture, Justice et Pénitentiaire, Culture, Services du Premier ministre, etc.) ;
- parmi les fonctionnaires et les agents contractuels des collectivités territoriales (Communes et Communautés de communes ou d'agglomérations, Conseils départementaux ou Conseils régionaux) et de leurs établissements publics, ainsi qu’au sein des sapeurs-pompiers professionnels et des polices municipales ;
- dans les établissements publics de santé, les établissements pour handicapés ou inadaptés, les maisons de retraite ;
- enfin au sein des administrations parisiennes et parlementaires ;
Elle continue d’œuvrer à l’émergence d’une nouvelle conception du syndicalisme, qui favorise les réflexions, les analyses et les synthèses, qui organise les cohérences, met les revendications en perspective du projet syndical et fait des choix de priorité ; une pratique fondée sur le triptyque :
proposition, négociation, action.
Les résultats de la FGAF aux élections de 2014
Scrutins | Syndicats | Voix | Sièges en CTM et CTS |
---|---|---|---|
TOTAL 3 FP | 42 458 | TOTAL DES SIÈGES : 10 | |
CT AEFE | SNALC ET SNE | 217 | |
CTM AGRICULTURE | SNISPV | 440 | 1 |
CTM CULTURE | FAC | 234 | |
CTM ECOLOGIE | SNISPV | 133 | |
CTM EDUCATION NATIONALE | SNALC ET SNE | 21 152 | 1 |
CTM ENSEIGNEMENT SUPERIEUR | SNALC ET SPLEN-SUP | 1 705 | |
CTM FINANCES | FGAF FINANCES | 1 833 | |
CTM INTERIEUR | CAP POLICE NATIONALE | 353 | |
CTM JUSTICE | SPS | 1 691 | |
CT INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE | SNAPI | 188 | 2 |
CTM SERVICES DU PREMIER MINISTRE | SAPPM | 604 | 6 |
CCM ENSEIGNEMENT PRIVE | SNALC | 512 | |
TOTAL FPE | 29 062 | ||
FPT | SAFPT | 11 040 | |
FPH | UFAS | 2 356 |
Les organisations membres de la FGAF
Au 1er juillet 2016 la FGAF regroupe 10 syndicats de fonctionnaires :
Dans la Fonction publique d'État, la FGAF comprend :
- la Confédération syndicale de l'Éducation nationale (CSEN) qui englobe :
- le Syndicat national des lycées et collèges (SNALC),
- le Syndicat national des écoles (SNE),
- le Syndicat des personnels de l'Éducation nationale et d'Enseignement supérieur et de la Recherche (SPLEN-SUP).
- Le Syndicat Autonome des Finances Publiques (SNA-FIP),
- la Fédération Autonome Culture (FAC),
- Le Syndicat autonome des personnels des services du Premier ministre (SAPPM),
- Le Syndicat pénitentiaire des surveillants non-gradés (SPS),
- Le Syndicat national autonome du personnel des agences sanitaires (SNAPA).
Dans la Fonction publique hospitalière la FGAF est représentée par :
- L'Union fédérale autonome santé (UFAS).
Dans la Fonction publique parlementaire, la FGAF est représentée par :
- Le Syndicat des fonctionnaires du Sénat (SFS).
En 2008, la FGAF adhérait à la Confédération Européenne des Syndicats Indépendants (CESI), une confédération présente dans 28 pays de l’Union européenne, et qui regroupe 41 organisations et 5 millions d’adhérents.

le livre blanc de 2012

le livre blanc de 2014
Afin de combattre la souffrance au travail des personnels et d'en finir avec la dégradation de leurs conditions de travail, la FGAF a publié, en 2012 et en 2014, deux Livres blancs dans lesquels elle formule 8 recommandations (débouchant sur 71 mesures) et 40 préconisations.